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21/05/2024
Voilà une belle bande de copains, une jeunesse qui vit tranquillement sa vie, loin des clichés américains et de leurs frères français (que ce soit dans des institutions privées ou la scolarité doit coûter des milliers de dollars ou des collèges ghettos dans lesquels on survit plus qu'autre chose). Ils sont trois et ils ont la fraîcheur de leur âge, celui où l'on fait des cabanes dans les bois, où l'on fait de petites entourloupes pour se payer des vacances, celui ou l'on commence à comprendre un peu mieux le monde dans lequel on évolue, le pouvoir de l'argent, la difficulté à s'assumer comme on est alors que le regard des autres devient plus pesant.

Tout cela est parfaitement rendu et l'élément perturbateur (un frère emprisonné qui revient à la maison) est vu comme un messie et non comme un poids. Par la mère, par le frère... tout le monde se jure de repartir sur de bonnes bases mais on sent bien que le passé ne s'efface pas comme une ardoise magique. La dégringolade peut commencer, amenée par petites touches que ce soit au niveau de la famille, des copains, des autres... un tableau impressionniste plein de soleil, plein d'amitiés fortes qui ne suffiront pas. Un tableau qui finira par déborder en montrant qu'il n'y a pas besoin de passer par la case prison pour péter les plombs et qui montrera, sans donner de leçons, les conséquences d'une vie dans laquelle humilier l'autre devient un sport national.

Si le film n'est pas toujours très fin, il a la chance d'être mené par un casting rayonnant. L'histoire sera parfois un poil convenue, mais cela tourne plutôt bien et voir deux bons films dans la même journée avec le même acteur (Raphaël Quesnard) est assez rare pour me donner le sourire au moment de reprendre le métro pour rentrer chez moi. Espérons pour lui que la série se poursuive ce qui ne manquera pas d'arriver s'il continue à faire d'aussi bon choix (que ce soit avec des réalisateurs débutants ou confirmés).
.O.